OBSERVATIONS
SUR L'AGRICULTURE DE LA REGION D'AUMALE
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-----L'augmentation
de la main-d'uvre agricole est due au genre de culture adopté
par les européens qui exécutent maintenant des labours préparatoires
à la charrue Brabant et pratiquent le fumage, soit à l'engrais
de ferme, soit à l'engrais artificiel.
-----Le
matériel de ferme augmente journellement en nombre et en valeur,
et comprend des moissonneuses, des râteaux, des serpes, des rouleaux
à cheval et des batteuses à vapeur.
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Aïn-Bessem
: Les Battages |
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-----Les
indigènes abandonnent également leur antique charrue arabe
pour la charrue française, et fument et entretiennent un peu mieux
leur terres.
-----Il
y a cependant un grave reproche à leur faire : ils sont les ennemis
des arbres, le long des routes, ils les brisent dans les fermes, ils ne
leur donnent pas les soins nécessaires, ils les laissent abîmer
et manger par les troupeaux, et les arrachent au besoin. Plus d'un incendie
de forêts leur incombe : tous les ans, en Algérie, plusieurs
centaines d'hectares sont détruits de cette façon, car ils
en tirent un profit immédiat. L'administration Forestière,
trop bonne à leur égard, les autorisant à pacager dans
les forêts brûlées, le retrait de ces autorisations serait
peut être un remède.
EFFETS
CULTURAUX DU CLIMAT |
-----Bien que
l'été soit généralement très sec, quelques
orages en juillet et août viennent souvent entraver les moissons et
les battages : après ces derniers qui durent environ un mois, quelques
cultivateurs font des labours préparatoires d'automne. Les semailles
se font généralement du 1er novembre au 15 janvier, commençant
par l'orge ; le blé se sème ensuite et le plus souvent sur
labours préparatoires de printemps ou d'automne, en cas de mauvais
temps ou de sécheresse persistante. Dans ce dernier cas, les labours
durent jusqu'en fin février, sans préjudice pour la récolte
si le printemps est pluvieux.
-----Dès
les premières pluies d'octobre ou de novembre la campagne devient
verdoyante, agréable à la vue et se couvre spontanément
d'une radieuse végétation dans laquelle les troupeaux trouvent
largement de quoi se refaire et se remettre des privations et des fatigues
de l'été.
-----Dans
les hivers très rigoureux, la neige couvre parfois les champs pendant
deux semaines, il faut nourrir les troupeaux et les bêtes de somme
dans les étables, ce qui est coûteux, difficile parfois et
amène de fâcheuses mortalités.
-----Lorsque
les rigueurs de l'hiver se font ainsi sentir, le Sud-Est est d'un précieux
concours, le froid y étant moindre et la neige presque nulle. Quelques
cultivateurs et indigènes qui se livrent à l'élevage
et au commerce des moutons obtiennent de très bons résultats
en envoyant leurs troupeaux en hiver dans les pâturages du Sud et
en les ramenant au printemps dans la région d'Aumale où ils
retrouvent nourriture et chaleur.
-----Ce
sont les pluies d'avril et de mai (ces dernières surtout) qui décident
dans la région, de l'avenir des récoltes. Il faut craindre
en mai et en juin le terrible sirocco qui risque de sécher sur pied
les céréales en fleurs, dans les terres chaudes et exposées
au Sud. Les rosées de nuit, généralement abondantes,
combattent la sécheresse de l'été, mais quelquefois,
de fâcheux brouillards au mois de mai, charbonnent les épis
et facilitent la rouille des blés.
-----Pour
l'ensemble de la région, les fourrages ne sont guère produits
par chaque cultivateur, que pour la consommation de ses bêtes de travail
ou d'élevage, mais il ne leur est malheureusement pas toujours possible,
quand le printemps est sec, de s'assurer une provision de foin pour l'hiver
suivant.
-----La
meilleure région fourragère est le Djebel Dirah, où
pousse spontanément une herbe riche en plantes odoriférantes.
-----Les
entrepreneurs de fournitures militaires s'approvisionnent presque toujours
dans les plaines des Arib et dans les régions de Sétif et
de Tizi-Ouzou.
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-----Aumale
est particulièrement déshérité au point de vue
de la commodité de communications. La station du chemin de fer qui
dessert la ville est celle de Bouira, située à 124 km d'Alger,
sur la grande ligne d'Alger à Constantine (chemin de fer de l'Etat,
anciennement Est-A1gérien).
-----La
distance de Bouira à Aumale est de 45 km en passant par les Trembles
(13 km d'Aumale), l'important centre d'Ain-Bessem et les villages agricoles
de Bertville et d'Aboutville.
-----Deux
voitures publiques dans chaque sens, partent toutes les 12 heures de Bouira
et d'Aumale, assurant ainsi la correspondance des voyageurs et des colis
avec les trains montants et descendants de la ligne de Constantine.
-----Mais
ces respectables véhicules, qui en France sembleraient antédiluviens
mettent (malgré la bonne volonté des six chevaux qui les traînent)
5 heures, voire davantage à accomplir ce trajet, quand le temps est
mauvais et leur confort, bien que les entrepreneurs actuels l'ait beaucoup
amélioré, laisse encore fort à désirer.
-----Un
autre service de voiture relie encore Aumale à Alger, en passant
par Bir-Rabalou et Tablat et en correspondant à l'Arba avec les trains
sur route des C.F.R.A.. La durée du trajet dans ce sens est d'une
vingtaine d'heures. Il y a un départ par jour en chaque sens.
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Sur
la route d'Alger -Aumale
Le Courrier près du Col de Sakamody
au plus dangereux tournant de la route |
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-----La
piste dite de la Baraque, qui met Bouira en communication directe avec Aumale
et n'a qu'une longueur de 35 km environ, n'est que partiellement empierrée
sur une longueur d'à peu près 20 km. Les pluies transforment
le reste en d'impraticables fondrières et nos colons, de même
que les voyageurs impitoyablement cahotés pendant 5 heures sur la
route d'Ain-Bessem, ne peuvent que regretter qu'elle n'ait pas encore été
terminée, ce qui rendrait le trajet vers Bouira plus rapide et moins
coûteux.
-----Au
Sud, Aumale est encore relié à Sidi-Aissa, 33 km, et à
Bou-Sâada, 125 km, par une autre ligne de diligence du même
type que celles de Bouira et d'Alger (actuellement un service d'auto assure
le transport des voyageurs). La durée du trajet pour la première
de ces localités est d'environ 4 heures, elle est de 22 heures environ
pour la seconde.
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Courrier
de Bou Saada
au relais de Sidi Aissa |
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Service
Aumale-Bou Saada
Passage des sables de l'Oued Bou Saada |
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Arrivée
à la porte sud de
la diligence de Bou-Saada |
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Arrivée
de la diligence
de Bou-Saada |
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-----Depuis
de longues années, une voie ferrée est à l'étude
devant joindre Aumale à Bouira via Ain-Bessem, et se prolonger par
la suite dans la direction de Berrouaghia.
-----Anciennement,
cette ligne devait être à voie étroite et exploitée
par les C.F.R.A., ses premiers travaux en ont été exécutés,
et les terrassements et ouvrages d'art amenés jusqu'à quelques
kilomètres d'Aumale.
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La
gare d'Aumale |
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La
gare d'Ain-Bessem |
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-----Dans
le nouveau programme de travaux publics algériens, la ligne doit
être à voie large, craignons donc que tout soit à recommencer,
et bien que l'on voie de temps en temps sur le parcours des géomètres
ou des ingénieurs placer et déplacer des jalons, il est à
craindre que l'état de choses actuel ne dure encore longtemps. Il
entraîne pour nos commerçants et nos colons de lourdes dépenses
et rend impossibles les modes de cultures perfectionnées, en augmentant
démesurément le prix des engrais artificiels et les frais
d'exploitation, ensuite il rend d'une cherté singulière et
fâcheuse, le prix de l'existence matérielle.
-----L'an
dernier, des essais avaient été tentés pour l'établissement
d'un service direct d'omnibus automobiles entre Aumale et Alger par l'Arba,
mais les difficultés de la route, en particulier la terrible côte
de Saccamodi, et il faut bien le dire aussi la faiblesse des moteurs essayés
ont fait abandonner ce projet dont la réussite eut été
pourtant vivement à désirer.
-----Depuis
le mois de juillet 1909, Aumale est en communication téléphonique
avec Alger d'une part et les stations intermédiaires via Ain-Bessem,
avec Sidi-Aissa, d'autre part, ce qui rend de signalés services à
nos concitoyens.
-----Ils
se réduisent à Aumale aux seuls besoins de consommation des
habitants, et est représenté dans toutes ses branches par
plusieurs membres tant dans la partie Européenne qu'indigène.
Il existe dans le périmètre de la commune de plein exercice,
deux minoteries à vapeur, la plus importante est celle de Mme Vve
MEYER au lieu dit "La Tranquillité" à la porte d'Alger,
à 300 mètres des remparts ; l'autre, sise à deux kilomètres
sur la route d'Alger, est celle de M. BRUNET ; au quatrième kilomètre
sur la même route le moulin Jobert, construit pittoresquement contre
la montagne et plus bas, au sixième kilomètre sur la route
de Guelta-El-Zerga, le moulin Narbonne, ancien moulin Pouget. M. Arène
est en train d'en installer une à l'intérieur de la ville.
-----De
même, sur l'Oued Lakhal, est une assez importante usine de chaux hydraulique
appartenant à M. POSTERARO, des tours à plâtre et des
briqueteries donnant des produits de premiers choix sont en exploitation
sur divers points.
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Usine
à Chaux sur la Route d'Alger |
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Usine
Brerard de broyage de sable |
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