ETUDE HISTORIQUE SUR LA VILLE D'AUMALE - Faune et Flore
 
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FAUNE ET FLORE
GEOGRAPHIE ECONOMIQUE
-----Les ressources naturelles de la région d'Aumale sont surtout agricoles. La faune et la flore diffèrent peu de celles de l'ensemble de l'Algérie, en tenant compte toutefois de l'altitude relativement élevée de la moyenne des deux communes, qui, en rendant le climat sensiblement pareil à celui du Midi de la France, a fait disparaître du règne végétal comme du règne animal, une grande part des éléments tropicaux qui ajoutent du pittoresque à beaucoup de régions de la colonie.

FLORE
-----Arbres forestiers. - Peu ou presque pas de sapins, le pin d'Alep domine dans presque toutes les agglomérations forestières. Le chêne-vert, le chêne à gland, exploité comme bois de charronnage et comme bois à brûler ; le chêne liège, également exploité, quoique peu nombreux ; le chêne zen, le genévrier, l'olivier sauvage, le lentisque et le pistachier sauvage. Egalement au bord des cours d'eau, l'ormeau, le saule pleureur, le tremble, le platane, le peuplier (en arabe safsaf) qui donne son nom à un des affluents de l'Oued Lekhal, le frêne et le laurier rose, qui tout l'été, fleurit de ses bouquets le bord de nos oueds.
-----Broussailles et plantes odoriférantes. - Le romarin, le thym, le genêt d'Espagne, l'aubépine, l'églantier.
-----Arbres d'agrément. - On a acclimaté l'eucalyptus globulus à essence, quoique son feuillage gèle en partie dans les hivers rigoureux. Le vernis du Japon, le néflier du Japon, dont le fruit arrive à maturité, l'acacias, le cyprès, le lilas, le figuier de Barbarie dans les parties basses et abritées de la région, a précédé l'installation française.
-----Les plaines du Sud sont couvertes d'Alfa, les pentes dénudées des montagnes verdoient sous de nombreuses touffes de diss qui offrent un pâturage d'été et d'hiver aux troupeaux des indigènes et des colons.
-----Olivier. - En raison de l'altitude, sa culture est peu recherchée. On doit supposer que le climat d'Aumale a dû subir de profondes modifications depuis l'époque romaine, car de nombreux vestiges de moulins à huile datent de cette époque et montrent que les énormes et séculaires oliviers sauvages disséminés dans nos forêts, sont les vestiges d'importantes plantations autrefois prospères.
-----Vigne. - La vigne gèle souvent au printemps et donne un rendement faible quoique d'assez bonne qualité. Elle n'est cultivée que dans les parties basses et abritées des vents.
-----Arbres fruitiers. - Les orangers, mandariniers, citronniers, bananiers ou palmiers-dattiers, ne peuvent prospérer dans la région, vu l'altitude élevée et le climat rigoureux.
L'arbre fruitier le plus répandu est l'amandier. Les poiriers, pommiers et autres arbres de culture européenne donnent d'assez beaux fruits, mais en règle générale presque tous véreux.
-----Légumes. - La pomme de terre vient très bien et donne, en champ irrigable surtout, de fort beaux rendements ; les pois, haricots, lentilles et fèves se récoltent verts et ne sont pas suffisants à la consommation. Il en est de même pour tous les autres légumes de potager pour lesquels l'importation supplée au manque de production, exception faite pour les oignons, navets et courges qui sont cultivés en grand nombre dans les champs irrigables suffisent au delà à la consommation tant européenne qu'indigène.
-----Céréales. - C'est la principale production du pays ; le blé tendre n'est encore cultivé qu'à l'état d'essai. Le blé dur de la région d'Aumale passe pour supérieur à celui des régions avoisinantes et est très recherché de la meunerie, en raison de la qualité de la farine et de son rendement élevé, ainsi que de sa supériorité pour la fabrication des pâtes alimentaires.
-----L'avoine n'est cultivée que par les Européens et pour la consommation de leurs bestiaux seulement. Le bechna, le sorgho, le maïs, sont également peu cultivés.
-----Dans les fermes européennes, l'orge n'est également qu'une culture accessoire ; par contre, elle forme la majeure partie des ensemencements indigènes, particulièrement au Sud du Dirah, où elle donne de fort beaux rendements pendant les années pluvieuses.

FAUNE
-----Nous ne nous étendrons pas sur la faune sauvage de la région, nous nous bornerons à faire remarquer la disparition des gazelles qui avaient donné leur nom à Sour Ghozlan ; de même, si le chacal pullule, si l'hyène, le renard et la civette ont encore de nombreux représentants, le lion et la panthère encore nombreux il y a 30 ans, tendent à disparaître le premier surtout.
-----Gibier. - Assez nombreux à quelques kilomètres d'Aumale, car les environs immédiats sont à peu près dépeuplés, grâce à l'abondance des chasseurs.
-----Perdrix rouges, cailles de diverses espèces, alouettes de toutes grosseurs, etc. De nombreux lièvres de petite taille mais charnus et parfumés.
-----La bécasse et tous les oiseaux des marais ont au moment des passages, de nombreux représentants le long de nos cours d'eau. Ceux-ci sont peuplés de barbillons -et d'anguilles, sans compter les habituels batraciens et innombrables tortues d'eau.
-----Reptiles. - D'innombrables espèces de lézards inoffensifs, de nombreuses couleuvres, pas de vipères ni d'autres serpents venimeux. En revanche tarentule ou araignée des champs dont la piqûre est venimeuse et les scorpions jaunes et noirs (ces derniers dangereux) peuplent les pierrailles de nos champs.
-----Animaux de ferme. - La richesse des pâturages rend la région d'Aumale particulièrement prospère à l'élevage, tant des bovins que des ovins. Chez les Européens, on rencontre de nombreux sujets qui, par leur taille et leur qualité ne cèdent en rien aux plus beaux échantillons des régions d'Algérie les plus favorisées sous ce rapport. Seules les vaches laitières laissent à désirer et les espèces françaises et suisses, paraissent s'acclimater avec difficulté.
-----L'espèce chevaline de la région a été de tout temps renommée et fournit de nombreux et remarquables sujets à la remonte militaire (particulièrement dans la région des Adaouras), les éleveurs européens produisent de beaux chevaux de tête.
-----Le mulet vient surtout de Kabylie et est peu souvent élevé dans le pays en raison même de la qualité des produits chevalins. Ce sont surtout les indigènes qui font naître et élever des muletons.
-----Basse-cour. - Toutes les espèces prospèrent dans la région ; seul l'élevage du lapin ainsi que celui du cochon est peu pratiqué.
-----La sériciculture n'est pas pratiquée.