ETUDE
HISTORIQUE SUR LA VILLE D'AUMALE - Population
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POPULATION
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-----La
commune de plein exercice d'Aumale, en y comprenant le village de Guelt
El Zerga, les hameaux de Bir-Djaïch, Aïn-Tasta, Aïoun Sebaa,
est de 6.537 habitants sur lesquels 3.834 individus dont 2.262 indigènes,
210 étrangers et 312 français appartiennent à 1a population
agricole. -----La population de la commune mixte est de 43.665 individus dont 42.615 indigènes. -----En 1846, par ordonnance royale du Duc d'Aumale, le 21 août 1846, à sa formation, le cercle d'Aumale comprenait 6 caïdats et 28 tribus, savoir :
-----Vers 1887, le cercle comprenait 7 tribus qui en allant de l'Est vers l'Ouest étaient: 1°) les Ouled Sidi-Hadjerès, à la limite du Département de Constantine. 2°) les Ouled Abdallah. 3°) les Ouled Sidi-Aissa. 4°) les Ouled Selama. 5°) les Ouled Ali Ben Daoud. 6°) les Adaouras Cheragas et 7°) les Adaouras Gherabas (ces tribus situées entre le premier et le deuxième degré de longitude Est, et le trente cinquième ou le trente sixième degré de latitude Ouest, et d'une étendue d'environ deux cent cinquante mille hectares ramenées aujourd'hui aux chiffres actuels.). -----Stage de MM. les Administrateurs à Aumale :
----A l'heure actuelle, la commune mixte d'Aumale comprend 16 douars-communes, savoir :
-----Les douars Bougaoudene et Djouab proviennent des anciennes tribus des Ouled Meriem, les douars El Morra, Intacen, Meghnine proviennent des Ouled Slama et des Beni-Iddou. Les Ouled Djenan ont pour origine les Ouled Driss. Les douars Mamora, Bouarit et Ferha proviennent des Ouled Sidi-Moussa. Les douars Ridan et Taane sont formés par les Ouled Sidi-Aissa, le douar Serdoun par les Ouled Sidi-Ameur, le douar Taguedid par les Ouled Messellem et les douars Taicha et Zenim par les Ouled Barka. -----Tous ces douars n'appartiennent pas à une même famille arabe, ainsi ceux du Nord et de l'Est faisaient autrefois partie de la confédération quasi féodale des Ouled Amokrane qui en 1871, sous la conduite du bach-agah Mokrani levèrent contre nous l'étendard de la révolte, pendant que les douars du Sud et de l'Ouest nous restaient fidèles, à part quelques défections individuelles. |
-----Ce qui contribue à donner à Aumale une physionomie particulière, c'est que c'est un des rares centres "réussi" dès la première heure et dans lequel les premiers éléments français qui ont défriché le sol, ont laissé des traces profondes et donné naissance à des familles de colons qui aujourd'hui possèdent encore le sol à la troisième génération, et pour qui Aumale est devenue une véritable patrie, avec toute la force qui nous attache au sol, grâce au souvenir des ancêtres. -----Lors de la création du poste, les premiers habitants civils furent comme partout en Algérie, des commerçants qui suivaient les colonnes. -----Peu à peu, quand se furent ébruitées les ressources que les environs d'Aumale offraient pour l'agriculture à une époque où sa garnison s'élevant à plusieurs milliers d hommes en était réduite, faute de voies de communication, presque aux seules ressources du pays, de nouveaux éléments s'implantèrent à côté de l'élément commercial. -----Ce furent d'abord comme partout des immigrants français transportés un peu à la légère sans ressources suffisantes dans un pays ou tout leur était étranger : population, murs, climat, culture. De cette première fournée de colons, nous ne trouvons plus guère de traces que dans les familles : Nadal dont le chef décédé en 1860 se fixa à Aumale en 1847 et dont les deux frères vivent encore, Mélet, dont le chef, maçon de l'Ariège, est arrivé en 1848, et dont les enfants exploitent une propriété prospère de 78 hectares. -----Quelques années plus tard, à partir de 1850, les Français qui s'implantèrent dans la commune pour y faire souche et s'y créer un bien familial, furent pour la plupart des cultivateurs de profession qui, poussés par l'esprit d'aventures, arrivaient en Algérie, après avoir réalisé une somme suffisante pour faciliter leurs débuts, ou des militaires qui, ayant accompli une partie de leur service à Aumale s'y fixaient après leur libération. -----Dans la première catégorie, nous trouvons par ordre chronologique, la famille Salvignol qui, après avoir exploité au début, en 1850, un bien de 60 hectares, cultive aujourd'hui une ferme de 270 hectares. -----La famille Charoy, fixée dans le pays depuis 1855, dont le bien considérablement agrandi, est aujourd'hui dans les mains de M. Habas, gendre du fondateur. -----La famille Prieur, représentée aujourd'hui par six frères dont le troisième exploite le bien familial pendant que les cinq autres sont tous autour d'Aumale, fermiers à bail, d'importantes propriétés que leur travail soutenu rend très prospères. -----La famille Elgard, originaire des Basses-Pyrénées qui, partie d'un avoir modeste, possède aujourd'hui des propriétés importantes (fixée en 1858). -----Il serait trop long d'énumérer tout le monde et de donner le détail des débuts des familles : Saves, Clouard, Arène, Conte, Lamirel, Midenet, Saper, etc , mais il est impossible de passer sous silence les familles Bordier et Dubouche. -----La famille Bordier est originaire de Suisse. Son chef, M. Auguste Bordier, arriva en 1860 comme gérant de moulin, il acheta vers cette époque une propriété de 80 hectares et laissa en 1896, à ses sept fils, 1.391 hectares formant six propriétés toutes exploitées par eux aujourd'hui. -----M. Marc Dubouche, arriva à Aumale en 1874. A l'heure actuelle, ses six enfants exploitent environ 1.000 hectares de terrain. -----Parmi les familles de commerçants et ouvriers, beaucoup sont depuis de longues années, fixées à Aumale, telles les Fuster, 1864, Bies, 1865, Kaveu, 1863, Albertini. 1868, Boineau, 1861, Olivier, 1874, Conzalvès, 1867, Crousier, 1875, Parrès, 1874 etc. -----Des quelques citations qui précèdent, il est facile de conclure que le sol d'Aumale n'a pas été ingrat pour ceux qui l'ont fertilisé et, en effet, s'il s'est édifié peu de grandes fortunes, on peut avancer, sans crainte d'être démenti, qu'il est peu de centre en Algérie, offrant une propriété moyenne plus grande. |