Les Chroniques d'Air de France
vers "Querelles de clocher"
Retour vers Air de France
vers "Conseil de Révision"
Chapitre 10 : "Et le sport ?"

Dernière mise à jour le 5 février 2006

"Et le sport"

----Le sport était vraiment le parent pauvre d'Air de France, pour la bonne raison qu'il n'y avait pas de terrain aménagé et encore moins de gymnase ou de salle dédiée à ces types d'activités, excepté une salle de sport (située probablement près de l'endroit où sera édifié plus tard le CEG Baranès), qui était tenue par les époux VANI (orthographe non garantie). Jean-Jacques Ledjam s'est souvenu de cette salle qu'il fréquentait avec son frère Fernand dans les années 1950-1954 : "C'était une grande villa, qui comportait, à l'extérieur, sur le devant, une piscine toute en longueur pour apprendre à nager, et un grand bac à sable, avec un portique et un plongeoir pour apprendre le plongeon acrobatique. Nous étions retenus par un système de cordes et de poulies que Monsieur VANI faisait fonctionner. A l'intérieur de la maison, en rez-de-chaussée, il y avait une grande salle de gym, avec tatami et appareils de musculation (de l'époque). Derrière la maison, se trouvait un terrain avec piste de course et divers appareillages de gym (échelles etc...). Quant à l'emplacement exact, c'est plus difficile, mais nous y allions à pieds avec mon frère...".
----Il y avait certes les deux terrains de jeu de boules que nous avons évoqués dans le chapitre "cafés et jeux de boules" : celui du CBB (Club Bouliste de Bouzaréah) au Café des Pins (Ordinez) et celui du BCAF (Boules Club d'Air de France) à l'angle de la rue du Bourbonnais et de la rue du Béarn.
----Au début des années 1950, un éphémère terrain de football fut aménagé (pas en pelouse gazonnée mais en tuf bien dur qui écorchait les genoux !) sur la route de Béni-Messous (route de la Tourelle) près de la laiterie Djaffer, sur lequel se déroulaient, le dimanche matin, les matchs opposant les équipes visiteuses à celle de l'U.S.B. (Union Sportive de Bouzaréah) qui, par dérision et par référence aux deux couleurs jaune et noir du maillot, était irrévérencieusement affublée du sobriquet "les cocus en deuil" (notamment par ceux qui ne pouvaient en faire partie). Ce terrain de football était englobé dans un domaine militaire et disparut, vers le milieu des années 1950, sous les lames des bulldozers et des niveleuses lors de la construction de l'École des Transmissions (E.M.A.T.).

----Heureusement il y eut le C.A.F. !
----Monsieur Détrez, le directeur de l'école mixte d'application d'Air de France, eut le mérite (sans "sponsor" et vraisemblablement sans subventions) de créer, d'animer et d'entraîner avec son épouse, au début des années 1950, un club de volley-ball auquel il donna très naturellement le simple nom de "Club d'Air de France" (ou C.A.F) et qu'il dota d'un fanion aux armes de la ville de Cambrai dont il était originaire, représentant un aigle à deux têtes.
Les débuts du C.A.F.
cliquez sur la photo pour l'agrandir
     
  1950 : Les débuts du C.A.F.   Vers 1952, l'effectif complet du C.A..F. avec le fanion  
----D'abord uniquement féminin (les filles Poisot, Paulette Serer, Antoinette Pérez, et bien entendu Danièle Détrez furent parmi les toutes premières à rejoindre le club), ce club était, vers 1956, fort d'au moins trois équipes dont une masculine (avec José Esteller et peut-être un des fils Djaffer, les autres joueurs venant du nouveau lotissement le "Parc de Miremont") et une équipe de benjamines (avec Marcelline et Francine Tabet, Viviane Détrez et d'autres…)
Les équipes du C.A.F.
cliquez sur la photo pour l'agrandir
       
  Les débuts du C.A.F.   Les benjamines en 1952   Les cadets, 3ème du championnat en 1953-54  
----Lorsqu'elles avaient gagné un match, les filles chantaient "c'est nous les Africaines qui revenons de loin…" (note du site : pourquoi pas "c'est nous les CAF...ricaines qui revenons de loin" ?) et parlaient de leur étendard représentant l'aigle à deux têtes.
En 1953, dans la cour de l'école, l'équipe féminine "première" du C.A.F.
Passez la flèche sur les visages, si elle se transforme en petite main, vous pourrez découvrir le nom des sportives qui ont pu être identifiées.
Danièle Détrez Paulette Serer Antoinette Pérez Carmen Tabet Madame Détrez Pierrette Poisot Gaby Sandra Gabrielle Poisot ----Ce club représentait pour les enfants, les adolescents et les jeunes gens du quartier une occasion quasi unique de se distraire et, pour certains et surtout certaines, de sortir de leur maison où les tenaient enfermés des parents, pères ou mères, exagérément soucieux de leurs fréquentations et de leur réputation.
Faute de terrain réellement adapté à ce genre d'activité, les entraînements qui se déroulaient, le plus souvent le jeudi (il y avait classe le samedi, y compris l'après-midi), avaient lieu dans la cour de l'école, équipée d'un filet tendu entre deux poteaux amovibles et d'un tracé du terrain, à la peinture blanche, sur le sol bitumé.
L'entraînement de l'équipe de garçons du C. A. F. (eh oui, certains sont torse nu) sur le "terrain" de volley-ball dans la cour de l'école. A gauche la 3ème classe (Monsieur Astier) au fond, la 4ème classe (Madame Chandelier). A l'étage, dans l'angle, l'appartement du directeur, Monsieur Détrez, également fondateur, dirigeant et animateur du C.A.F.
----Malheureusement de très sérieux problèmes de santé devaient, à la fin des années 1950, amener Monsieur Détrez à renoncer à cette œuvre et il ne se trouva alors personne pour reprendre le flambeau.
---- Il est vrai que les soucis et les inquiétudes occasionnés par les troubles, de plus en plus fréquents et graves, liés aux "événements" faisaient alors passer au second plan les éventuelles vocations d'animateur sportif…
Danièle Détrez Paulette Serrer Antoinette Pérez Carmen Tabet Madame Détrez Pierrette Poizot Gaby Sandra Gabrielle Poizot